
Les faits & le projet
La climatologie est probablement une des disciplines scientifiques les plus gourmandes en temps de calcul. Parce qu’une multitude de paramètres à différentes échelles entrent en compte, modéliser l’évolution du climat n’est pas une mince affaire et c’est pourtant crucial pour l’avenir de la planète.
Tous les modèles de climatologie, même les plus en pointe, présentent des défauts, souvent bien connus des scientifiques, du fait de la très grande complexité des phénomènes à représenter… Plus la résolution est fine, par exemple, mieux sont représentées à la fois leur hétérogénéité et leurs interactions à très petite échelle.
La simple augmentation de la résolution des modèles climatiques existants permet-elle de corriger les défauts observés? C’est à cette question que tentent de répondre des travaux menés par une équipe de l’Institut Pierre Simon Laplace (IPSL). Objectif : faire progressivement passer la résolution d’un modèle climatique de référence, de 100 km (la norme aujourd’hui) jusqu’à 10 km, et vérifier quels défauts sont corrigés.
Les résultats
Véritable défi technique, l’augmentation de la résolution est réalisée soit sur l’ensemble du modèle soit sur des zones restreintes, sources importantes d’erreurs. Cette approche permet de quantifier dans quelle mesure l’augmentation locale de la résolution dans des régions critiques corrige les biais du modèle à moindre coût.
Elle constitue une première mondiale, tant pour les résolutions atteintes que pour leur capacité à «zoomer» sur certaines régions du monde.
Reste aujourd’hui à exploiter les données scientifiques produites mais ce premier succès confirme la place de la climatologie française dans le «peloton de tête» en termes de recherche.
Références
22,5 millions d’heures sur Curie (TGCC)
Responsable projet : Sébastien Masson - UPMC
Projet « PULSATION: Petascale mULti-gridS ocean-ATmosphere coupled simulatIONs » retenu dans le cadre de PRACE