
Les faits & le projet
Reconstituer numériquement l’apparition de la vie sur Terre en suivant, pas à pas, la formation de molécules organiques… C’est le défi relevé par les professeurs Marco Saitta (Université Pierre et MarieCurie) et Franz Saija (lstituto per iProcessi Chimico-Fisici/CNR, Italie).
Grâce à des simulations réalisées à l’échelle atomique sur les calculateurs de GENCI, Jade au Cines et Ada à l’Idris pour un total de 1,2 million d’heures, les deux physiciens ont observé comment la glycine, le plus simple des acides aminés impliqué dans les neurotransmissions au niveau de la moelle épinière, se forme spontanément à partir d’une « soupe » de molécules simples (eau, méthane, ammoniac, hydrogène, azote etmonoxyde de carbone), soumise à des champs électriques intenses.
Ils ont également identifié les mécanismes réactionnels en jeu et déterminé les conditions né-cessaires à ces réactions.
Les résultats
C’est la première simulation numérique au monde de l’expérience menée en 1953 par Stanley Miller, qui avait démontré la possibilité d’une formation spontanée des molécules du vivant à partir de molécules simples, sous l’effet d’une décharge électrique.
Publié dans la prestigieuse revue PNAS (Proceedings of the NationalAcademy of Sciences) en septembre 2014, ce travail très médiatisé en France et à l’étranger met en lumière l’apport de la simulation numérique à la chimie quantique.
Il ouvre de nouvelles perspectives pour comprendre lesmécanismes et les conditions de formation des molécules prébiotiques, à l’origine des précurseurs de la vie.