
Les faits & le projet
Au cœur du noyau glacé d’une comète se trouvent emprisonnés des milliards de petits grains dits cométaires. Lorsque ce noyau se réchauffe, au passage de la comète à proximité du Soleil, ces grains en sont éjectés et forment, dans son sillage, de gigantesques nuages, assez étroits (quelques millions de kilomètres) mais longs de plusieurs centaines de millions de kilomètres.
Suivre la formation, la trajectoire et l’évolution de ces nuages - aussi appelés essaims météoritiques, c’est le travail de Jérémie Vaubaillon, chercheur à l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE). Car connaître la trajectoire de ces essaims peut s’avérer crucial, notamment pour protéger les satellites en orbite autour de la Terre ou en exploration sur Mars, susceptibles d’être endommagés par l’impact des grains cométaires dont la vitesse peut varier entre 11 et 71 km/h. Ou simplement pour admirer une pluie d’étoiles filantes, signe du passage de la Terre dans un essaim météoritique.
Les résultats
Seul le calcul numérique permet de calculer la trajectoire d’un essaim météoritique, sur la base d’un échantillon représentatif, ici de 30 000 grains cométaires dans trois gammes de taille, allant de la centaine de microns au centimètre, et son évolution sur au moins 200 ans. La multiplicité des paramètres en jeu nécessite le recours aux moyens de GENCI, en l’occurrence 32 000 heures sur Jade en 2014 et 200 000 heures sur Occigen en 2015 au Cines.
Après les comètes "célèbres" comme Churyumov-Gerasimenko, Jérémie Vaubaillon s’attaque à des objets moins connus mais tout aussi importants… Que seul le calcul pourra appréhender.