
Les faits & le projet
La fusion nucléaire, réaction naturellement à l’œuvre dans le Soleil et les étoiles de l'Univers, sera-t-elle l’énergie de demain sur Terre ? Fruit d’une vaste collaboration internationale, le réacteur ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor), actuellement en construction à Cadarache, devrait y répondre d’ici une dizaine d’années. Dans l’intervalle, les scientifiques affinent leur connaissance des phénomènes physiques en jeu et le calcul intensif y joue un rôle prépondérant.
C’est le cas pour l’équipe de Yanick Sarazin (CEA), qui cherche à prédire les pertes de chaleur liées à la turbulence qui se développe dans le plasma. Dans un réacteur comme ITER, la réaction de fusion est obtenue en confinant un plasma très chaud au moyen d’un champ magnétique intense. Plus les déperditions de chaleur sont grandes, plus le temps de confinement nécessaire à l’obtention d’une réaction auto-entretenue augmente.
Les résultats
Grâce à des simulations ab initio réalisées avec le code GYSELA sur le supercalculateur Turing de GENCI à l’Idris (20 millions d’heures), les chercheurs ont montré que la turbulence était capable de se réguler en générant des écoulements de l’ordre de la taille de la machine, qui ont pour effet de la stabiliser, donc de limiter les pertes de chaleur.
Confirmée ensuite expérimentalement, cette propriété inédite semble très prometteuse pour maîtriser les réactions de fusion, à condition de contrôler l’auto-organisation de la turbulence.
Ces travaux se poursuivent en 2015.