Coupe du réacteur

Les faits & le projet

Un réacteur doté des meilleurs standards de sûreté, pour démontrer les capacités de gestion durable des matières et des déchets radioactifs... C’est l’une des principales spécifications du démonstrateur technologique à l’échelle industrielle ASTRID, actuellement en phase d’étude au CEA. Ce réacteur innovant préfigure la prochaine génération de centrales nucléaires à neutrons rapides refroidis au sodium (RNR-Na).

Rendre ces réacteurs les plus sûrs possible nécessite notamment de connaître avec précision leur comportement en cas d’accident grave et c’est justement le quotidien des équipes du Laboratoire de Physique et de Modélisation des Accidents graves (LPMA) du CEA à Cadarache.

Les résultats

« Simuler un accident grave, depuis sa phase initiale jusqu’à la dégradation sévère et généralisée du coeur du réacteur, est un objectif ambitieux », soulignent Laurent Trotignon et Pierre Gubernatis, chercheurs au LPMA. « Car cela met en jeu le couplage, à différentes échelles, de nombreux phénomènes : thermohydrauliques, multiphasiques (sodium, acier, combustible sous forme liquide et/ou vapeur), neutroniques ou encore mécaniques ».

Pour traiter cette physique très complexe et mieux qualifier et quantifier l’ensemble des événements affectant le coeur du réacteur, « le besoin en supercalculateurs est impérieux », soulignent les chercheurs. Ils réalisent leurs simulations en s’appuyant sur une nouvelle chaîne de calcul, baptisée SEASON et développée dans le cadre d’une collaboration internationale, notamment avec l’agence de l’énergie atomique japonaise (JAEA). Objectif : améliorer la robustesse de la démonstration de sûreté des RNR-Na et évaluer les performances des dispositifs de prévention et de mitigation prévus, comme par exemple les dispositifs de transfert du combustible fondu vers un récupérateur de corium.